« Je suis née d’une mère esclave qui était au service de son maitre jusqu’à sa mort «
Je m’appelle Tamamate walet Sidy. Je suis née d’une mère esclave qui était au service de son maitre jusqu’à sa mort. Après le décès de ma mère ainsi que son maitre, le fils du maitre m’hérite et accepte de me donner en mariage contre la dot à un esclave. Pour un départ mon mari a commencé par vouloir le corrompre avec des petits cadeaux réguliers afin de le contenter mais devant la non coopération de mon maitre mon mari a eu marre de payer et il m’a divorcée alors qu’on avait 7 enfants (5 garçons et 2filles dont une sourde, la cadette). Naturellement après le divorce les 7 enfants et moi sommes restés au service du Maitre. Chaque fois qu’un des enfants garçons atteignait un certain âge il fuyait et s’en allait vers les villes échappant ainsi aux corvées. Finalement je suis restée avec les deux filles. Les garçons sont allés à l’exode lointain ; toutefois 2 sont restés à Gossi pour s’adonner au travail de manœuvres et se sont même mariés. Il m’était arrivé sur injonction de mon maitre à venir à Gossi les sensibiliser pour qu’ils retournent au campement et ils ont toujours refusé ; j’ai voulu les faire retourner chez le maitre mais ils m’ont dit des choses convaincantes : Maman aujourd’hui nous sommes dans des conditions meilleures, nous travaillons avec notre force physique et ce que nous gagnons nous suffit pour te nourrir et habiller, nous avons la liberté d’aller et revenir, nous sommes près des autorités, nous sommes décemment logés par rapport à ces féodaux donc nous ne retournerons pas chez ces féodaux. J’ai compris ces propos qui sont vraiment la vérité et j’ai décidé de ne plus retourner chez mes maitres.
Abdorahmane a fait marier contre dot la fille ainée ; de ce mariage elle a eu 2 filles âgées aujourd’hui de 8 et 12 ans. En 2012 son mari décède, elle vient à Gossi auprès de moi et de ses frères. Toutefois Abdorahmane garde les 2 filles et sa sœur sourde Fadimata en esclavage.
Pendant son séjour à Gossi ma fille veuve se remarie cette fois à l’insu de nos maitres. Lorsqu’ils ont été informés ils ont commencé à venir harceler mon nouveau gendre en lui exigeant de partir dans leur campement travailler pour eux de gré ou de force du moment où il s’est marié à leur esclave. Lui aussi n’étant pas d’accord avec leur propos il est resté jusqu’au milieu de la nuit, puis il a pris la fuite avec sa femme s’installer pour aller s’installer au Burkina Faso.