« Je suis née à Gourane vers 1977 de parents esclaves de touareg imouchars »
Je suis née à Gourane vers 1977 de parents esclaves de touareg imouchars. Aujourd’hui mère de cinq(05) enfants. Mon maitre s’appelle Alhado j’avais été mise à son service à l’age de 12 ans. Ma mère et mon père m’ont inculqué l’esclavage, j’étais la bête des maîtres, il y’avait pas de travaux que je ne faisais pas ; piler, cuisiner ; puiser de l’eau ; apporter à manger au maître. Ma ration était constituée des restes de la nourriture des maitres. Le maître me demandait de conduire les animaux au pâturage puis les soirs c’est aussi à moi de les traire. Face à ce traitement inhumain que je subissais jour et nuit, j’ai décidé de fuir en 2013 à Labbezanga auprès de ma tentei qui avait fui il y’a longtemps pour s’y installer. Je me suis installée à Labbezanga où je me suis mariée à un fils d’esclave libéré.
Mon père est sans cesse menacé, ils le frappaient mais n’a jamais osé se plaindre devant une quelconque autorité de peur de d’aggraver sa peine. Le mariage a été une libération pour moi. Je suis en ville, en sécurité et mes autres parents viennent régulièrement me voir. Aujourd’hui j’ai beaucoup de peine pour mes autres frères qui souffrent d’esclavage ; entres autres je cite Abdoulaye Ag bahoussene qui subit le même sort. Je crois que ces événements qui ont poussés les maîtres à se réfugier au Niger et abandonner les esclaves sont une punition divine à cause des souffrances des hommes noirs qui sont sans cesse humiliés par la pratique de l’esclavage et ses souffrances.
Je demande à Temedt d’intervenir pour libérer les esclaves avec lesquels leurs maitres ont fui vers le Niger et ceux qui sont dans les camps des refugiés aux services de leurs maîtres.