« Je suis né de parents esclaves. Très jeune j’ai été séparé de mes parents par leur maitre pour m’affecter au gardiennage des chameaux »

Je suis né de parents esclaves. Très jeune j’ai été séparé de mes parents par leur maitre pour m’affecter au gardiennage des chameaux. Apres c’est ma petite sœur qui me retrouve à peine âgée de 5 ans. Je vivais dans des conditions dégradantes, je subissais des brimades, des injures et des humiliations. J’ai toujours muri l’idée de m’évader tout en me posant la question où puis-je aller ? Une fois j’ai passé la nuit avec des amis dans un campement voisin et le lendemain le maitre est venu à ma recherche et il m’a violemment battu, mais que faire c’est mon quotidien, où puis-je aller  me plaindre ? C’est ce jour-là que ma décision a été prise de quitter cette vie, peu importe ce qui m’arrivera après. Dès que l’occasion se présentera je la saisirai. Un soir de janvier 2013 des forains en partance pour Gossi passent la nuit tout près de notre campement .Ils ont demandé à mon maitre de leur trouver quelqu’un pour leur conduire leurs animauxjusqu’au marché de Gossi. Il leur a répondu qu’il est désolé n’a pas quelqu’un pour ce genre de service. Quand tout le monde s’est couché j’ai approché un des forains en lui disant que je veux vraiment fuir d’ici donc je suis vraiment prêt à conduire vos bêtes au marché de Gossi mais à condition qu’ils me rendent un service. L’homme me répond : Quel service ? Je lui ai dit que j’ai une petite sœur et je ne veux pas la laisser après moi. S’ils peuvent m’assurer sa sécurité jusqu’à Gossi je conduirai leurs animaux.

Marché conclu me répond –t-il. Je me suis introduit la même nuit dans la tente de la vieille chez laquelle ma petite sœur dormait pour l’enlever et l’amener près des forains. J’ai mis les bêtes des forains devant moi Cap sur Gossi. Une fois arrivé à destination nous nous sommes rencontrés à l’ouest de la ville, ils m’ont remis ma petite sœur et moi leurs troupeau.

Je savais déjà que j’ai une tante à Gossi mais que je n’ai jamais rencontrée. Je l’ai cherchée et l’ai retrouvée. Une semaine après le maitre est venu me chercher chez ma tante .Il m’a dit : demain on va rentrer au campement, le lendemain comme prévu il s’est mis à se préparer, à l’heure du départ il me dit lève-toi on va aller. J’ai répondu que je ne bouge pas

D’ici .Il ne fallait pas que je dise ça .Tout à coup il s’est mis à me rouer de coups. Après chaque série de coups il me repose la question : tu vas ou tu ne vas pas ? Ma réponse ne varie pas. Une foule de curieux est venue se masser autour de lui cherchant des explications aux coups qu’il me donnait. Il leur répond clairement que je suis son esclave et qu’il veut me ramener de gré ou de force au campement. Je lui ai dit : pour que je retourne il faut me tuer ou me ligoter .Il me dit : tant que je vis je serai ton maitre et après moi tu seras l’esclave de mes enfants de gré ou de force. Avec l’attroupement des personnes et mon obstination à ne plus retourner mon maitre abandonne la partie et s’en va. En fin de compte je me suis construit une case avec ma petite sœur dans les alentours séparément de ma tante.

Mais depuis chaque fois qu’il vient dans la famille de ma tante il essaie de l’intimider pour qu’elle lui dise où je suis. Tout mon souhait c’est d’être rétabli dans tous mes droits si c’est possible et vivre en paix près de mes proches.